La réplique du Nao Victoria, le bateau de Magellan, poursuit sa route dans le monde entier
Le Nao Victoria, une caraque de 26 mètres de long, 7 mètres de large et un tirant d’eau de 2 mètres, a été le premier navire à accomplir le premier tour du monde entre 1519 et 1522. Elle était commandée par le non moins célèbre navigateur portugais, le Capitaine Fernando de Magellan.
La réplique du célèbre navire Nao Victoria, jette régulièrement l’ancre dans les ports du monde entier pour donner l’occasion aux amoureux des beaux voiliers de visiter et de comprendre l’exploit des premiers navigateurs du globe.
L’année dernière nous avions eu le privilège de visiter la caraque, ancrée au Quai de la Réunion, au Havre.
La Réplique du Nao Victoria
Un travail de recherche historique
Le bateau tel que nous pouvons le visiter actuellement a été construit en 1991 en Espagne, et a exigé de nombreuses recherches historiques ainsi qu’une documentation la plus complète possible.
C’est l’architecte naval et constructeur Ignacio Fenandez Vial qui a mené ces travaux. Celui-ci a dû entreprendre une enquête complète en consultant les archives de la marine remontant au seizième siècle, qui lui ont permis de confirmer les dimensions principales de la caraque d’origine :
La hauteur du mât, les caractéristiques des voiles, et les gréements ont pu être fidèlement reconstitués.
Le navire dans sa forme actuelle permet au public d’apprendre l’histoire des grands explorateurs. C’est également l’occasion unique de pouvoir faire le lien entre ce passé qui a balisé les progrès à venir de la marine du monde moderne et nos connaissances actuelles de la navigation.
Cet héritage flottant nous permet aussi de comprendre comment les connaissances de cette époque ont été fondamentalement remises en cause, en confirmant l’intuition de Ptolémée qui pensait à juste titre que la terre était ronde.
La visite du Nao Victoria au Havre, une rencontre avec l’histoire
J’ai eu l’année dernière en septembre, le grand plaisir de pouvoir poser quelques questions à un membre de l’équipage, telles que « Comment le Capitaine Magellan faisait-il pour calculer sa position quand il était en mer ? (étant donné qu’il ne disposait pas d’un GPS !).
Les premiers instruments de la navigation
au long cours
Mon interlocuteur me répondit « Il utilisait un sextant, un chronomètre et un morceau de bois (en forme de rondin) fixé à une corde pour calculer la position du navire, à partir de la vitesse et du temps écoulé à partir de la dernière position connue ».
Effectivement, dans l’ancien temps de la marine, la seule façon de mesurer la vitesse du navire était de lancer par-dessus bord un morceau de bois relié à une corde comportant des nœuds, et d’observer la vitesse à laquelle ce bâton s’éloignait du navire.
Cette méthode approximative de détermination de la vitesse du navire était désignée par le terme « faire tanguer le loch » (le morceau de bois était jeté par-dessus bord). Cette méthode a été utilisée jusque dans les années 1500-1600 quand la méthode du loch à bateau * a été inventée (ces deux méthodes ont probablement été inventées par des navigateurs hollandais).
Le loch à bateau se composait lui d’un morceau de bois en forme de patte d’oie, légèrement lesté qui était attaché à un enrouleur de corde, reposant dans un réceptacle appelé « baille », associé à un instrument pour mesurer le temps écoulé, en l’occurrence un sablier d’une demie-minute (comme vous pouvez le voir sur le dessin ci-dessus).
La corde comportait des nœuds fixés à égale distance autour de l’enrouleur. Les marins lançaient la « patte d’oie » dans la mer, derrière le navire, et la corde commençait à se dérouler du tambour de l’enrouleur.
Plus le navire se déplaçait rapidement vers l’avant, plus la corde se déroulait. En comptant le nombre de nœuds qui étaient passés par-dessus bord, pendant un intervalle de temps donné, mesuré par le sablier, les marins pouvaient ainsi déterminer la vitesse du navire. C’est de là que vient l’unité de mesure de la vitesse d’un navire : le nœud.
La vie à bord,un contraste avec les paquebots actuels
La vie à bord à l’époque du Nao Victoria n’était pas aussi facile et agréable que les conditions de vie dont jouissent les passagers qui voyagent sur les navires de croisière qui font escale au Havre (Costa Mediterranea, COSTA CROCIERE …) et qui profitent des dernières innovations dans leurs cabines hyper connectées. Les hommes d’équipage dormaient alors sur le pont principal, sauf le Capitaine qui profitait de sa cabine (le sac de couchage violet que vous voyez sur la photo de la couchette du capitaine n’est pas d’époque !).
Le Nao Victoria continue son voyage en naviguant sur les mers du globe en faisant escale dans les ports où l’attendent les amoureux des beaux voiliers. Pour notre plus grand plaisir.
*Loch à bateau : planchette de bois lestée pour flotter à la verticale et reliée à la ligne de loch par une patte d’oie ; on met la planchette à l’eau et on laisse filer la ligne sur laquelle on a fait des nœuds, en comptant combien de nœuds passent dans la main en 15 secondes on obtient la vitesse en nœuds.
Réf. Glénans,Nouveau cours de navig.,1995,p.454
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A propos de l’auteur : Je suis Patrick Lemarié, Traducteur interprète, passionné par le monde de la mer.
Si vous désirez vous faire plaisir et prolonger cette aventure avec le Nao Victoria vous pouvez
découvrir sa maquette ici en cliquant sur ce lien ci-dessous.